Sur la plage de Maguelone, un faux poisson ventru n’en finit plus d’avaler les déchets plastiques. Entre indifférence et amusement, l’appétit du « poisson glouton » cache pourtant une sombre réalité.
Trente comme lui sont installés sur les plages de l’Hérault. Ces poissons gloutons sont de simples conteneurs composés d’une structure métallique avec un habillage en fil de pêche. Et ça marche. L’été dernier, ils ont permis de récolter quelques 800 m3 de déchets en tout genre.
Le voir ainsi, tel un cachalot échoué sur la plage, plein comme un œuf, ne semble étonner personne. On s’en amuserait même. La belle ironie ! Quand il nous faut un poisson mangeur de plastique pour nous sensibiliser aux méfaits du plastique. Donnons-lui à manger ce que nous ne voulons pas qu’il mange !
La réalité est bien moins rigolote que l’image donnée par ces poissons gloutons. Chaque année, près de 11 000 tonnes de déchets plastiques finissent dans la mer Méditerranée, la plus polluée au monde. Une catastrophe écologique. Alors non, ce ne sont pas ces poubelles aguicheuses qui vont sauver la mer. Il faut bannir le plastique, c’est bien lui qui nous mange ! Et toutes ces poubelles sur les plages ne font qu’attirer nos déchets trop encombrants.
Il ne reste donc plus qu’à espérer ce jour. Ce jour où, ventre enfin vide, carcasse rouillée par les embruns salés, le poisson glouton se laissera emporter par la mer. La mer poubelle se sera vengée. Posé sur le fond, le poisson plancton pourra alors tout engloutir… vivant.

En lien avec votre article et pour s’ajouter à ce poisson goulu, dessinatrice, j’ai réalisé une série sur la pollution des océans intitulé « Panta rhei » réalisée à partir de photographies de particules de plastiques trouvées sur des plages aux quatre coins du monde ! Prenez le temps de découvrir ces dessins ⬇️
https://1011-art.blogspot.com/p/ordre-du-monde.html
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