Une friperie dans l’air du temps

Fatima expose et vend ses « pépites » dans une petite boutique de la rue de la Valfère : La Réserve. La jeune Grenobloise a trouvé ici son bonheur. Éloignée des grandes rues commerçantes, la friperie est devenue un lieu incontournable, à contre-courant de la « fast fashion ».

Fatima, comment êtes-vous arrivée à créer cette boutique qui ne ressemble à aucune autre et dont le succès semble déjà acquis ?

J’en ai trop mangé du prêt à porter des grandes marques… à tel point que j’en ai fait une allergie  ! Ma mère était brocanteuse. Je traînais dans son atelier à farfouiller partout. C’est ce qui m’a donné le goût de chiner, de faire les marchés pour trouver les belles pièces. Après deux ans passés à l’École d’Arts Appliqués, à Montpellier, je me lance avec une copine artiste dans la recherche d’un local. Celui là, rue de la Valfère, j’ai de suite compris que c’était le bon. Après, c’est beaucoup de travail. Je me lève très tôt le matin pour faire les marchés. Je chine pièce par pièce. J’essaye de trouver des vêtements pas chers mais qui ont du style. Mon but, c’est de faire plaisir à mes clients en leurs proposant de belles pièces. Et c’est de plus en plus difficile à trouver, alors aujourd’hui, je vise les gros entrepôts spécialisés dans la seconde main et je sélectionne par goût, à l’unité. C’est ça ma force.

Quelle philosophie s’exprime à travers votre activité et comment y répondez-vous ?

À la base de mon projet de friperie, il y a une prise de conscience à la fois éthique et écologique. Au sein du réseau « The Place To Frip », on est en opposition avec les modes de production des grandes enseignes textiles. La friperie reflète une mouvance sociale basée sur le respect de l’environnement, la consommation durable, l’économie circulaire. Cela n’empêche pas de proposer de belles pièces. Ça j’y tiens ! Je me base sur les tendances actuelles de la mode et je propose des styles variés pour une clientèle variée : des jeunes, des étudiants, de plus en plus de dames… et des hommes aussi ! Mes clients sont à la recherche de l’originalité et du caractère unique de la pièce qu’ils achètent. Et tout ça pour pas plus de 20€. Quand on entre ici, on sort avec quelque chose. Tout est bien rangé. Je renouvelle mon stock chaque semaine. Il n’y a pas des tonnes de fringues. On est loin des entrepôts de fripes de déstockage et en plus, ça sent bon les huiles essentielles dans ma boutique !

Et la rue de la Valfère ? Comment la voyez-vous ? Qu’a-t-elle d’intéressant pour vous ?

Je l’aime parce que c’est une petite rue. Elle est au calme, loin des rues commerçantes du centre-ville. Comme ça, j’évite ces gens de passage qui peuvent entrer dans la boutique sans être vraiment intéressés. Ma clientèle, je la constitue avec les réseaux sociaux. Les gens qui viennent à la boutique savent ce qu’ils veulent. J’ai un bon feeling avec cette rue. J’ai ma « petite terrasse » où je peux installer deux petites tables et deux fauteuils. Sur ce côté de la rue, on a le droit. C’est utile pour les petits évènements que je créé et qui permettent de faire connaître la boutique. Dans cette rue, ça vit vraiment. On s’entraide tous. Je m’y sens trop bien. Et puis, ce local, il a de bonnes ondes.. même si je trouve que le bail est un peu précaire. Mon rêve serait de trouver un deuxième local dans la rue !

La Reserve friperie à Montpellier from Theplacetofrip on Vimeo.

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