En dépit de la crise sanitaire, la 5ème édition du Festival Jeune et Très Jeune Public de Gennevilliers a bien eu lieu. Une édition 2021 miraculeuse, à peine tronquée, et qui restera un magnifique témoignage de soutien à la culture et à la jeunesse. Un exemple à suivre ?
À Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, ils sont tous mobilisés pour ne pas laisser la culture sous cloche. Crèches, écoles et centres sociaux se sont convertis en salles de spectacle. Et pour les enfants de la ville comme pour les artistes – venus des quatre coins de la France, de Belgique et de Suisse – le temps du festival, le Covid-19 s’est presque fait oublier. Dix jours d’un énorme défi qu’il fallait oser relever malgré les contraintes sanitaires et les incertitudes d’une autorisation préfectorale obtenue « sur le fil ». Géraldine Salle, programmatrice de l’évènement, le confirme : « La veille de l’ouverture, personne n’était sûr qu’on allait pouvoir lancer le festival. Mais le fait qu’il s’adresse également aux professionnels de l’enfance et de la culture nous a beaucoup aidé pour obtenir l’autorisation du Préfet. »
La Ville de Gennevilliers est fière de son Festival Jeune et Très Jeune Public créé en 2013 et organisé tout les deux ans, en partenariat avec l’association Enfance et Musique. Conseillère municipale, déléguée à la culture, Nadia Mouaddine en parle avec force et détermination : « Nous accueillons ce festival car nous sommes convaincus du rôle essentiel de la culture dans l’épanouissement des enfants de Gennevilliers. En maintenant ce festival, nous tentons de résister à cette catastrophe qui touche tant de lieux et d’équipes artistiques. »
L’édition 2021 du festival a proposé 42 spectacles dont 25 créations, des rencontres professionnelles, des forums et des ateliers. Les nombreuses compagnies présentes ont pu mettre en lumière leurs créations artistiques : Les petites vertus de la compagnie Melampo avec Laurent Dupont, pionnier du spectacle pour bébés, Violette la petite marchande d’amusettes de la compagnie Les Danglefou, Mount Batulao de Maryse ou encore Yélé ma petite lumière de Toma Sidibé pour n’en citer que quelques unes. L’éveil culturel du tout petit est l’objectif premier de ce festival, le seul à avoir été autorisé en France pendant cette période de crise sanitaire. De quoi rendre jaloux les adultes.
Les organisateurs ont donc fait le choix de s’adapter plutôt que de renoncer. Pour Géraldine Salle, maintenir le festival était un acte fort et symbolique. « Il ne fallait pas se décourager. C’était important de retrouver l’émotion des spectacles, le partage, pour les enfants comme pour les artistes mobilisés depuis deux ans. On a pu arriver à faire des choses tout en tenant compte des contraintes qui nous étaient imposées. » Malgré l’annulation des séances « tout public », l’édition 2021 du festival a été un succès. Les professionnels notamment ont répondu présents. Tout s’est déroulé dans le respect des mesures sanitaires avec des jauges réduites et adaptées à chaque lieu de spectacle. Les 7000 entrées de l’édition 2019 ne seront certainement pas atteintes mais l’objectif n’était pas comptable. En cette période de crise, il fallait « tenir bon » et montrer que la culture – essentielle à nos vies – n’a pas besoin de la grandeur d’une salle de concert pour s’exprimer. Une école, quelques tapis et des bancs suffisent.