Les frissons avant la démolition

Dimanche 7 mai, une funambule a traversé un fil tendu entre la tour d’Assas et la tour du Pic Saint-Loup, un évènement symbolique pour dire au revoir à la plus haute tour d’habitation de Montpellier qui sera détruite en 2024. Récit.

Tu n’auras jamais été aussi belle. Tu n’auras jamais suscité autant d’émotion, de frissons. On n’efface pas 55 ans d’histoire comme ça. Toutes ces vies que tu as vu passer entre tes murs méritaient bien un hommage. Le plus bel hommage. Tu deviens, le temps d’un instant seulement, une œuvre, un monument, une scène.

On t’a drapé toute une façade (Souffles du street artiste Al Sticking), accroché des funambules à 45 mètres de hauteur (compagnie Basinga) et ton 22ème et dernier étage est devenu un musée offrant le plus beau panorama sur la ville.

Toi le « village vertical » aujourd’hui déserté, je vois bien que tu pleures. Et certains de ceux qui te regardent aussi. Mais tu as vécu. De l’utopie corbuséenne qui t’a fait naître à cette « loi du ghetto » que tu as trop longtemps subie  : chômage, exclusion, pauvreté, insécurité. Ta démolition, pour tout un quartier, c’est l’espoir d’une renaissance.

Extraits de « Souffles » (témoignages d’habitants)  :

C’était notre phare

Des moutons dans l’ascenseur

La tour de l’Harmonie

C’est dommage que la tour soit démolie

Le quartier n’avait rien à voir avec celui d’aujourd’hui

J’ai découvert l’eau qu’on a pas besoin d’aller puiser

Un jour, je marchais tranquillement en bas de la tour et on m’a jeté une bouteille en verre qui a explosé devant moi

La Tour d’Assas, c’est 50 ans de ma vie

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