Un petit billet d’humeur écrit dans le contexte particulier de l’ESJ-Pro et du chantier de l’EAI.
Je te vois à chacune de mes sorties sur le parvis de l’ESJ. Je m’inquiète sur ton sort. Au milieu de ce chantier et face à ces grosses buses en béton, je te trouve carrément beau. Tu as gardé un peu de ta fierté d’hier quand tu hébergeais les officiers élèves de l’école militaire. Il y a de la sévérité dans tes murs. Mérites-tu d’être conservé ? Avec ta façade austère, ton gabarit mastoc, que pourrais-tu bien devenir ? des logements pour étudiants ? c’est vrai que 3 niveaux sur 13 ouvertures, ça ferait pas mal de chambres et dans ces chambres, ce n’est plus la guerre qu’on apprendrait.
Mais ton destin semble scellé. Tu es déjà « zaqué » et tu risques la destruction, comme plusieurs de tes voisins d’ailleurs. L’Armée t’a vendue et tu appartiens désormais à la Ville. Le vaste site militaire occupé depuis plus d’un siècle est tombé dans la spirale de la réhabilitation-reconstruction. La « Cité Créative » effacera ton passé militaire, sans pitié ni regret. Alors, que restera t-il de tes murs ? Qui pour t’offrir une seconde vie ?
