Un PLU nature pour Cazevieille

Le Pic Saint-Loup peut être fier de son village. Après de longues années de procédure, Cazevieille approuve enfin son plan local d’urbanisme.

Elle fera date cette délibération prise au premier jour du printemps. Tout un symbole pour une commune atypique qui a osé s’éloigner des standards de l’urbanisme – pensés avant tout pour la ville – pour imaginer et planifier son avenir.

Couverte dans toute sa partie Nord par le site classé du Pic Saint-Loup et de la montagne de l’Hortus, Cazevieille offre un paysage non seulement remarquable mais également symbolique, emblématique de la région montpelliéraine. Autant repère identitaire que trésor écologique, la petite commune héraultaise d’à peine 230 habitants ne pouvait ignorer l’intérêt d’un PLU. Elle a désormais son destin en mains.

Il faut bien reconnaître que l’élaboration du document fut semée d’embuches. Pas facile de passer d’un vieux POS prônant l’étalement urbain (jusqu’à plus d’un hectare de surface minimale pour construire  !) à un PLU obligeant la commune à modérer sa consommation d’espace (pour ne pas dire la stopper) tout en l’invitant à densifier et à diversifier ses logements. Au comble du rêve pavillonnaire, Cazevieille devait faire sa mue et freiner l’élan spéculatif de quelques propriétaires de grandes parcelles encore inoccupées.

Empêtrée dans les dédales du « RNU », Cazevieille a échappé au pire. Heureusement qu’ici, les chênes sont autant dans le paysage que dans les cœurs.

Les élus ont su faire le grand écart. Il fallait renoncer au mitage et redonner des droits à la nature. Il fallait, tant bien que mal, définir les nouvelles frontières du village, là où le bâti allait pouvoir s’étoffer, se développer avec parcimonie et dans un environnement préservé.

Cazevieille, charmante et un peu rebelle, à l’image de son défunt maire, Jean Vallon qui ne voyait de son village que « quelques maisons, des chênes verts et des murets de pierres sèches ». Son PLU démontre qu’entre l’urbain et le naturel, un entre-deux existe. Autant lui donner du sens. Dans ces territoires de campagne où la ville n’est jamais très loin, l’urbanisme doit autant répondre au désir d’urbanité qu’à celui de nature. Un urbanisme du sur mesure qu’il faut aujourd’hui défendre.

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